Hélix s'affaire aux cuisines

En revenant du marché de Saumur, Hélix s'affaira en sa cuisine. Elle s'inquiétait.

Hier au soir, Artémisia n'était était ressortie quelques heures après s'être couchée. Enfin, couchée... Hélix, passant se préparer un petit lait au miel pour s'aider à dormir, l'avait entendu faire les cent pas dans sa chambrée.

Au matin, le lit d'Arté était vide. Sûr qu'il y avait du Messire là-dessous... Ces deux là n'en finiraient-ils pas un jour de se déchirer ? Quel temps perdu, quel gâchis...

Alors elle était passé à la maisonnette d'Arté, près de la rivière. A l'aube. De la fumée s'évacuait par la cheminée. Arté était à l'abri, au moins, cachant son chagrin. Hélix n'avait rien fait. Elle connaissait sa jeune Dame et elle savait qu'une seule personne au monde avait le pouvoir de la consoler.

La petite avait repoussé un peu son voyage, sans dire pourquoi...

Elle rentra à Montreuil Bellay et s'affaira en sa cuisine.

Hélix s'affairait à préparer des provisions pour Artémisia.

Sa jeune Dame qui préférait les chemins poussiéreux et sa bicoque à Montreuil Bellay. Et Messire jamais là... Ca finira mal...

Mais bon, il fallait bien la nourrir. Elle préféra mettre plus que pas assez, peu certaine qu'Artémisia n'en fasse encore qu'à sa tête.

Hélix préparait le souper de Messire quand un gueux se présenta à la porte de la cuisine.
Mais par où était-il passé ?

Il était sale, petit, le regard torve, en guenilles et puant. Il tendait sans rien dire une missive tâchée et froissée dans sa main serrée.

Hélix devina de suite qu'il ne la lâcherait que contre écu.

Elle lui en donna un et put prendre la missive. Heureusement que sa jeune Dame avait eu le temps de lui apprendre à lire. L'affreux petit bonhomme resta planté là.

Elle lut :

Citation :: Hélix, ma bonne Hélix,
tu me manques terriblement. J'ai appris par mon amie que tu avais fait envoyé un messager à Vouvray pour prendre de mes nouvelles et qu'il était revenu bredouille.
Hélix, je vais bien. Je te promets de te donner des nouvelles régulièrement. J'ai besoin que tu donnes des vivres au messager qui t'apporte ce message. Et ne le suis pas tu serais peinée...
Dans les vivres, tu mettras des pains aux olives, ou au lard, des choses faciles à manger et à transporter.
Et ne dis rien à Messire, il a trop de travail. Il ne faut pas lui donner de l'inquiétude en plus.
Ne prononce pas mon nom devant ce messager, il ne le connaît pas et je ne souhaite pas qu'il s'ébruite. J'ai présenté le domaine comme le chateau d'une dame à qui j'avais rendue service.
Donne lui les vivres et ne dis rien.
Et ne t'inquiètes pas. Et n'oublie pas ce que disait mon père : une vie sans amour ne vaut pas d'être vécue.
A bientôt
Je ne signe pas, on ne sait jamais.

Des larmes plein les yeux, Hélix fit ce qu'Artémisia lui demandait... Elle faisait bien de parler de son père : tout son portrait ! toujours à se mettre dans des situations impossibles...

Et si sensible à la fois... et qu'est-ce qu'elle voulait dire par cette phrase horrible ?

Elle donna au bonhomme le paquet et quelques pécunes et le regarda partir.

Elle s'assit pour pleurer. Le souper de Messire attendrait.

Eperdue d'espoir mais n'osant encore demander l'entrant dans les pièces de l'étage, Hélix reprit son souffle et laissa couler une larme d'émotion au plaisir de retrouver sa cuisin, ses marmites...

Un froncement de sourcil désapprobateur accompagna le regard qu'elle jeta autour d'elle.

Elle guettait des pas, des bruits, quelquechose qui pourrait lui donner l'occasion d'aller demander des nouvelles de sa petite Arté...

Pourvu qu'elle ne soit pas...
Pourvu qu'elle ait pas fait de bêtise...

Entrant dans la cuisine, Brisby aperçut Hélix.

Hélix! te voilà, enfin!
Vite de l'eau à chauffer et puis.., cherche du regard ,les herbes d'Arté?

Voyant la servante rester immobile, le regard interrogateur, elle lui explique les derniers evenements : le retour de Grako et Arté, l'état d'Arté et que l'on a demander à Alatariel de venir..

Trouvant les simples, elle en mis quelques une dans un pichet d'eau chaude : mauve, thym, mélisse coquelicot..

Cela aiderait Arté, pour l'instant..

Etourdie de bonheur, Hélix en perdit la voix trente secondes.

- Arté vivante, merci Aristote...
Ses herbes ? mais ... arté ne veut pas, c'est peut-être dangereux...
Malade ... Alatariel... ? c'est une guérisseuse ? je ne la connais pas... Arté dit que la meilleure de toutes les guérisseuses du royaume c'est Hékate.

mais que faites vous ? êtes-vous sûre que ces herbes là seront bonnes pour elle ?

Je sais, ce qu'il lui faut avant de voir quelqu'un pour la soigner. C'ets un bon lait chaud au miel et à la cannelle, comme quand elle était petite et qu'elle était malade.

vite, vite, préparez le et aller lui donner. Je resterai à vos côtés pour qu'elle voit que je suis là. Cette peite, faut toujours la rassurer...

Et Hélix aida Brisby du mieux qu'elle put tout en laissant à la jeune femme les décisions à prendre. Damoiselle Brisby était femme sage et avisée alors qu'elle n'était que cuisinière. Elle savait sa condition et sa place. Artémisia, sa petite, vivante...
Les larmes coulaient silencieuses sur ses joues.

Hélix, son corps est trop affaibli, il ne supporterait pas le lait, ni le miel..

J'ai vécu auprès d'une vieille qui..elle ne termina pas sa phrase.

Pour l'instant, j'ai plus besoin que tu me porte des vêtements propres et un broc d'eau avec une bassine, pour la laver un peu..

Ayant finit la préparation, elle s'en retourna auprès d'Arté.
Elle songeait à Hékate, dont Arté lui avait déjà parler, mais envoyé son époux la chercher ! Comment le lui demander?
Si Alatariel ne venait point, il le faudrait bien pourtant...

De retour à la cuisine, Hélix cacha la lettre trouvée dans les affaires d'Arté. Cette missive lui brûlait les doigts... mais qu'avait-elle fait encore, cette enfant ?

Après avoir accompagnée Hekate auprès d'Artémisia, Brisby passa en cuisine prévenir Hélix de son arrivée.

Lasse, elle s'assied un instant pour se reposer...

Elle observa Hélix qui semblait soucieuse, presque effrayée.

Hélix se tordait les mains... Il lui fallait parler à Damoiselle Brisby...

- Damoiselle, j'ai bien peur que ma jeune Dame n'ait encore fait une sottise. Voilà ce que j'ai trouvé en sa poche... Vramy... j'ai pas fait exprès de lire. C'est artémisia qui m'a appris ces dernières semaines.

Elle sortit de sous ses jupons la missive et la tendit à Brisby.

Tenez, lisez.

Puis elle se dit qu'il lui fallait indiquer sa chambre à Hekate. Elle alla la rejoindre dans la chambre de la malade.

Brisby lu la lettre, ne pouvant en croire ses yeux..

Arté mon amie..

Fut les seules paroles qu'elle prononça alors, elle lui en parlerait en temps voulu.

Elle parti saluer Hélix, elle ne voulait point déranger dans la chambre, elle savait Arté en de bonnes mains.
Fatiguée, elle rentra chez elle.

Ayant pris un peu de repos, Brisby revient au domaine, elle cherche Hélix pour prendre les nouvelles de la nuit.

Revenant des appartements des invités, Hélix s'en vient préparer un encas pour tout le monde. Elle trouve Brisby devant l'âtre.

- Ah, Damoiselle Brisby... J'suis bien contente de vous trouver là... J'ai tant d'ouvrage que je sais plus où donner de la tête.

Messire est avec ma petite. J'y suis pas allée parce que... Bin, elle est entre de bonnes mains... Il m'aurait fait appeler si y avait problème...

Mais je l'ai entendue tousser en passant.

Dame Hekate dort au domaine et Dame Ksandra est arrivée dans la nuit, je lui ai prépararée aussi une chambrée.

Ca en fait du monde.

J'ai ma cuisine à faire tourner et pas une minute à moi. Si j'osais vous demander de l'aide...

Parce qu'y faudrait vérifier les réserves, voir si les écus que me donnent Messire pour la mangeaille sont en suffisance pour que je puisse aller au marché.
Et puis vérifier que les petites servantes se laissent pas aller... Et le linge... et les baquets : ce sont les valets qui doivent aller chercher l'eau. Méfiez vous du garçon d'écurie, il est toujours volontaire car j'crois bien qu'il guigne une des petites...

Toutr ça à faire et toute seule...

Bien! Messire est encore avec son épouse, laissons-les mais si tu le vois sortir de la chambre, pourrais-tu me prevenir?
Pourvu qu'elle aille mieux!

Dame Hekate ou Dame Ksandra auront sans doute besoin de ton aide, ma bonne Hélix, et je sais que tu veilles au mieux au confort des invités ; je m'occupe des reserves et de la monnaie. Quand aux petites servantes, j'espère qu'elles sont entrain de s'occuper du petit salon! J'y vais de ce pas!

C'est le coeur léger et le sourire aux lèvres qu'Hélix s'affairait à préparer un encas pour sa petite.

Messire Grakovic sera heureux, pour sûr... Arté a déjà du rose aux joues et la sombre tristesse qui l'assaillait l'a quittée.

C'est bien la première fois de sa vie qu'elle est soulagée par ces sor... ces ... Brrr ... Ah... elle l'avait bien dit à Madame la baronne de pas l'intier à ces choses là... mais ces mères et ces filles, dans cette famille, n'en faisaient qu'à leur tête. Sauf la mère d'Arté, qui avait renoncé à toute pratique pour son époux... Ah... si elle avait pu renoncer à l'initiation d'Arté, on n'en serait pas là...

Et le baron qui était au courant maintenant... Ah la la que de soucis...

Mais sa petite allait mieux... c'est ça qui compte... lui parler de cette lettre... tant pis, il fallait bien que quelqu'un gronde un peu la petite...

Allez, déjà qu'elle mange et qu'elle boive ses remèdes.

Hélix s'en alla porter à Arté son repas.

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