Mononoke se présente aux portes du chateau

Mononoke s'approche de la porte. Il tient dans la main un papier tout fripé. Il s'approche de l'un des deux gardes posté là…
Celui ci le toise de haut, se demandant que peux bien avoir à faire un pauvre hère vétue de haillons à la demeure de Messire Grakovic et de Dame Artemisia.
Bonjour Sieur gardien , j'aimerais m'entretenir avec Messire Grakovic

Crois tu que Messire Grakovic a du temps à perdre avec un maraud de ton espèce, déguerpis avant que l'envie me viennes de te botter les fesses

C'est que j'ai reçu une missive de Messire me demandant de me présenter au chateau sans plus tarder

En disant ces mots Mononoke montre le papier qu'il tenait précieusement à la main et dont on devine à l'aspect qu'il a été lu et relu à maintes reprises.
Le garde palit en reconnaissant le sceau de messire Grakovic. Honteux de sa bévue, il prie Mononoke d'entrer et s'en va quérir quelqu'un…

La nuitée était déjà bien avancée, l'absence de lune rendait la vision opacre. Toutefois, un cavalier remontait l'allée vers la cour, une torche à la main gauche, les rennes dans l'autre
A sa vue, le palefrenier qui roupillait, se dirigea vers la monture
Sur les marches du perron, un visiteur dormait, recroquevillé dans ses jambes

Eh Oh L'ami!
Vous ne serez point Monoke, habitant de Saumur?

Levez vous je vous prie, et moi qui attendait missive de votre part suite à la mienne en ce jour.
Maintenant que vous êtes ici permettez vous de m'accompagner, l'on se chargera de vous trouver couchette et un morceau de pain noir.

En aidant le visiteur par l'ascelle...
Rentrez, nous discutaillerons demain quant à votre service.
Vous pourrez s'il vous chante demeurer jusqu'au déjeuner et découvrir le domaine.

La porte principale s'ouvrit, une brise glacial s'engouffra dans le passage des deux hommes.

Mononoke fut réveillé par une forte voix qui l'interpellait. Il fut sur pieds d'un bond en se frottant les yeux…

Oui, Messire, je suis bien l'homme dont vous parlez. Veuillez accepter mes excuses, j'ai pensé qu'il valait mieux venir au plus tôt demander audience au chateau au lieu que de perdre du temps à répondre à votre missive, peut être ai je eu tort…
Sinon, mon nom est Mononoke mais s'il vous sied, vous pouvez m'appeler Mono, c'est comme ça que beaucoup de gens m'appellent plus commodément.

Mononoke se demanda s'il n'avait pas été maladroit pour s'être rendu au chateau sans en avoir averti au préalable le baron et effronté pour avoir osé le reprendre au sujet de son patronyme.

Il suivit néanmoins Messire Grakovic à l'intérieur du chateau, heureux qu'on lui offre couchette plus confortable que les marches sur lesquelles il s'était assoupi…

Mononoke commençait à se morfondre. Toutes ces heures de vaine attente commençait à avoir raison de sa patience et il commençait à trouver l'attitude du baron fort désinvolte.
Il reprit la missive qu'il avait lu tant et tant de fois qu'il commençait à la connaitre par coeur pour vérifier s'il ne s'était pas trompé. Non, la main de Messire Grakovic y avait bien inscrit ces mots :
Venez me trouver sur mes terres pour en apprendre plus.

Pour passer le temps, il se mit à faire les cents pas dans la pièce où il se trouvait en parlant à voix haute :

Messire Grakovic, vous êtres noble et je ne le suis point. Je ne suis couvert que de haillons et j'ai l'air d'un gueux. Je n'en suis pourtant pas moins un homme avec une tête et un coeur, tout comme vous.
Je ne comprends pas la morgue que vous entretenez à mon égard.
Je ne me suis pas présenté aux portes de votre chateau pour mendier couchette et pain noir. Je suis pauvre mais je peux encore m'acheter de quoi manger au marché de Saumur et si ma demeure est petite et sombre, elle a le mérite d'être mienne.
Vous m'avez fait mander. Je suis là…
Je serais heureux de pouvoir travailler sous vos ordres et ce serait un grand honneur pour moi.
Pour autant, jamais je ne renoncerais à ma fierté

Mononoke était d'un naturel paisible, voire timide mais il pouvait être prompt à tomber en colère.
Voilà le discours qu'il voulait tenir au baron de Montreuil Bellay si ce dernier tardait encore à le rencontrer.