Arté avait rassemblé ses affaires en silence. Dans son laboratoire, elle avait choisi méticuleusement les ingrédients dont elle aurait besoin jusqu'au lundi.
Une sourde oppression comprimait son buste et ses entrailles. Le manque, l'absence, le vide. Il lui fallait remplir, combler ce vide. Elle vivrait. Elle s'investirait et elle sourirait.
Sourire, c'est survivre et la jeune femme, bien plus sûre d'elle qu'aux jours d'antan où elle était arrivée à Saumur, installait dans les fontes de Tornade ses affaires sereinement.
Elle avait secoué les oreillers du grand lit et souriait en revoyant le creux familier de la tête de son bien-aimé. Doux souvenirs l'accompagneront sur le chemin.
Elle se mit en selle et sans un regard en arrière partit pour ses deux journées à l'écart.
Lundi serait un autre jour.